Benjamin Mbenga

Benjamin Mbenga

Le portrait onirique de Benjamin Mbenga

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Dans le songe, Benjamin Mbenga pose, arborant un large sourire à côté d'une œuvre picturale qui le dépasse en taille, le pinceau délicatement tenu entre ses doigts, les couleurs éclatantes s'étalant sur sa peau, et une passion palpable dans son regard. Cette scène éveille en moi une vague de joie, même si elle se heurte à la fatigue accumulée ces derniers jours, résultat de l'épuisante routine de défilement incessant à travers un monde où l'on cherche à tout retenir pour tout perdre finalement. Toutes ces nuits passées à la recherche des mystérieux Mapuetos, scrutant le ciel étoilé, plongeant mon nez dans les pages jaunies des cartes anciennes ou des livres d'histoire, dans l'espoir de retrouver ce lieu qui semble s'effacer sans cesse, se fondre dans le sable de l'oubli, devenir un pigment parmi les milliers de pigments. Je m'avance vers le peintre, surpris de me découvrir vivant sur cette toile, attendant de voir ce que ce tableau pourrait révéler de plus surprenant. Les couleurs vibrantes semblent capturer l'essence même de mon être, chaque trait de pinceau révélant une part de moi que même je n'avais pas conscience d'exister. Les yeux de Benjamin Mbenga brillent d'une intensité qui transcende le simple acte de peindre ; il semble puiser son inspiration dans les profondeurs de l'âme humaine, transformant la toile en un miroir de nos désirs les plus enfouis. Pourtant, malgré la magie palpable qui émane de cette scène, une ombre persiste dans mon esprit. Car au-delà de ce rêve éveillé, la réalité froide et brutale menace toujours de reprendre le dessus. Les pages des livres anciens, usées par le temps, me rappellent l'urgence de ma quête, la nécessité de retrouver les traces des Mapuetos avant qu'elles ne soient à jamais englouties par le sable du temps.

Et pourtant, en cet instant, je me sens envoûté par la promesse de ce tableau, comme si la clé de ma quête se cachait quelque part entre les couleurs éclatantes et les lignes sinueuses de l'œuvre de Benjamin Mbenga. Il me dit : vos yeux sont étranges, vous avez un corps enfoncé dans le globe oculaire. Regardez ! Je ne vois évidemment rien, je ressens juste une douleur intense à l'œil droit, ma vision est trouble, comme ma vie en réalité. Puis il poursuit : pourquoi avez-vous dit “des mystérieux Mapuetos”, “des traces des Mapuetos”,... êtes-vous arrivé au constat qu’il y aurait plusieurs Mapuetos ? Ce n’est pas vous que je peins, vous vous êtes reconnu dans les traits d’Esther Malangu ? Étrange, aucune ressemblance. Le jeune homme garde le sourire et ce, malgré mon attitude bizarre, je reprends lentement possession de mon corps, j’entends quelqu’un parler des causes qu’il défend, je me dis moi aussi j’ai une cause… cause toujours. L’homme poursuit sa peinture, il ne se rend pas compte qu’il vient de refaire mes yeux, je vois mieux. Je lui dis : parlez-moi de vos rêves

Il dépose son pinceau magique, enlève sa veste noire et s’assied lentement dans un fauteuil rouge en forme de main. On entend au loin des airs de Bach, des trains miniatures et des voix de baryton-basse aux airs anachroniques. Puis il me dit : mon rêve est de voir toutes les cultures se connecter dans le respect des droits de chacun. Dans ce rêve, les visages sont autant de toiles artistiques chacun portant les marques de ses origines, de ses récits et de ses trésors. Benjamin vit des mains se tendre, réunissant des histoires, des expériences et des espoirs, formant ainsi un cercle sacré où chacun se sentait accueilli, écouté et honoré. Ce rêve de Benjamin Mbenga était une ode à l'humanité, une symphonie universelle où les cultures dialoguent dans un langage universel d'amour, de respect et d'unité. Cette vision était un rappel vibrant de la magnificence de notre diversité, rappelant ainsi que c'est dans la connexion respectueuse que s'épanouit la grandeur de l'humanité. Je suis surpris par ce moment emphatique, sa façon de parler de lui à la troisième personne du singulier. Je zoome mes yeux pour observer les détails de la toile. Esther Malangu, l’Afrique du Sud, carte-mère, Lukasa, structures, royaume Luba. Que de mots-clés qui ne correspondent à rien que je puisse reconnaître. Votre tableau est codé ? Vous êtes un grand peintre, mais quelque chose m’échappe, le code, le code m’échappe,... Je sors du tableau, Benjamin Mbenga disparaît, puis revient : Patrick Lowie, ne soyez pas si magnanime. Un homme a dit un jour : des chercheurs qui cherchent on en trouve mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche. Je me dis que l’homme qui a dit cela était stupide, nous cherchons tous et nous trouvons tous aussi. Il n’y a pas plusieurs Mapuetos, je casse le miroir qui reflète le volcan Imyriacht.


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Bio

Benjamin Mbenga, artiste visuel, est né à Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï, le 16 mars 2001 . Il a obtenu son diplôme de l'Institut des Beaux-Arts de Kinshasa et un diplôme de peinture à l'Académie des Beaux-Arts de Kinshasa. Son engagement s'étend à la défense de la justice pour tous et à la sensibilisation à la conscience sociale . Mon travail artistique vise à explorer la diversité et la représentation de la culture africaine, en mettant particulièrement l'accent sur la culture congolaise, tout en cherchant à éduquer et informer les masses.

Précisions d’usage 
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com

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