Laetitia Lowie

Laetitia Lowie

Le portrait onirique de Laetitia Lowie

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Quand on rêve avec sa sœur, pas de sa sœur mais bien avec sa sœur, le subconscient tente d’échapper aux clichés, il nous emmène forcément dans un monde onirique encore plus mystérieux, pas forcément obscur mais plus dense. Certains diront que c’est un présage de soutien et de réconfort, d’autres encore - les plus pervers - y verront un rêve incestueux, mais c'est un voyage onirique plein de pudeur qui s'offre à moi dans le seul but de faire frémir des cordes souvent trop tendues.

Dans le rêve donc, je me promène le long d’une rivière, plutôt fier d’avoir acheté un livre très rare d’un auteur méconnu du XVIème siècle. Je remarquai, de l’autre côté de la rivière, la silhouette de Laetitia, ma sœur, se promener au bras d’un très bel homme. Je ne sais plus si je me suis caché derrière un cerisier ou si j’ai agité les bras pour les saluer. Mon rêve n’est pas très clair sur ce point, par contre, je me revois encore très bien dans l’eau après avoir glissé bêtement sur le tapis de fleurs blanches qui inondaient la berge. Tentant à tout prix de sauver le livre rare. J’avais beau crier, personne ne m’entendait, une chouette m'observait mais ne bougeait pas. Personne ne me voyait, invisible, je me suis noyé, vraiment noyé mais très vite je me suis retrouvé ailleurs, sec, joyeux, drôle, joueur. Comme s'il fallait se noyer, toucher le fond, pour rebondir, pour se transformer, pour s'améliorer. D'autres éléments du rêve, comme cet homme à vélo que je voyais disparaître au loin convaincu qu'il ne reviendra plus jamais, cette lune aussi grosse que tous nos egos réunis et qui éclate en milliards de gouttelettres qui se répandent dans la vallée pour que nous puissions atteindre les sommets, cet enfant qui se sépare de son père pour mieux se centrer sur lui et sur son avenir de beau Roi-soleil, et ma sœur, belle et battante, toujours à cœur ouvert, fleur de peau, décidée, elle aussi, à réhabiliter l'ancêtre Jacques qui s'impatiente sans doute mais ça ne fait rien, on est sur le bon chemin , lui dis-je.

Dans le rêve, Laetitia me guide, puis je la guide, nous partons dans des forêts puis des montagnes, des vallées, puis des forêts encore, des forêts. Où allons-nous ?, l'instinct nous amenait au cœur d'un monde encore vierge. Elle me dit : Patrick, Jacques aussi a rêvé de Mapuetos, lui, il a trouvé l'énigme. Lorsqu'il en est revenu, des soldats espagnols l'ont arrêtés. Puis, il s'est tu à jamais, perdu dans une mélancolie, prisonnier dans un monde qui n'était pas le sien. Il va falloir que tu décides : tout arrêter ou poursuivre. Tout ce que je peux te dire : prend garde à toi. Mais maintenant, tu as tous les éléments pour comprendre. Je ne te retiens pas, je ne te pousse pas. Il est encore temps de revenir sur nos pas, regarde c'est facile, nous pourrions aussi rentrer tout simplement et se perdre dans une mélancolie, prisonniers dans un monde qui n'est pas le nôtre. À partir de maintenant, c'est l'instant où tout commence. Je n'ai pas hésité une seconde, je ne veux prendre garde à rien, je veux retrouver mon œil en forme de fleur de lotus, cet instant est le mien, le soleil reprend ses droits, tout renaît, la vitesse, rien que la vitesse, tout s'accélère. La route est longue, sinueuse et pleine de promesses non tenues.

Nous arrivons enfin au cœur de quelque chose qui ne ressemble à rien. On entend des battements comme des percussions abdominales, l'espace est immense, une salle des fêtes glaciales, des murs en béton sans décoration, laide. Je vois des corps assis dos au mur, ils ouvrent les yeux et réinventent le monde avec de nouveaux mots. Il y a des hommes et des femmes, nous attendons, c'est long, on pense que l'attente est inutile mais elle est au contraire, indispensable. Personne ne se lève, on comprend qu'on attend d'autres personnes qui n'arrivent pas. Puis d'un coup, les battements s'arrêtent une immense porte en fer s'ouvre et des milliers de personnes entrent, tout le monde chante, les offrandes dans les bras, fruits et tissus colorés, tout change, le béton devient jaune, les ampoules rouges, le plafond bleu.Les offrandes étaient pour elle et moi, il y avait deux autres personnes que je ne reconnais pas tout de suite. Véritable procession qui ne s'arrête plus, les personnes sortent par une porte minuscule en-dessous d'un tableau que je n'avais pas vu en entrant dans cet espace magique. Où sommes-nous ? , lui dis-je. Elle me répond en gémissant presque : c'est toi qui dois le savoir. C'est toi qui a le pouvoir des mots. Je me dis que c'est peut-être le moment de perdre les mots et de lâcher prise. Le curseur a bougé. Ce n'est ni le passé ni le présent. C'est le début de quelque chose. L'instant présent. Nous sommes au cœur de l'instant présent.C'est le moment de ne plus penser, de tout oublier, d'effacer le reste, la vie ne commence pas à la naissance. La naissance n'est qu'une étape du passé. Le processus va nous transformer.

Je me retourne, les yeux de Laetitia sont devenus
des coquelicots,
la terre bouge, tremble et ronfle.


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Bio

Laetitia Lowie est née à Bruxelles en 1982. Dès l'âge de 6 ans, elle découvre la musique par l'apprentissage du piano. Puis, elle entamera des cours de solfège dans différentes académies à Bruxelles. Elle devient éducatrice spécialisée. Partagée entre la musique et l'éducation, elle décide de se former en pédagogie afin de pouvoir transmettre ses connaissances musicales auprès d'un public cible (enfants, adolescents, adultes). Elle devient artiste-intervenante et propose des cours d'éveil musical (3 ans / 5 ans) et des cours de piano et de solfège. En 2015, Laetitia Lowie créé « Dadadoum », un service qui propose des ateliers d'éveil musical pour les tout-petits dans les crèches, écoles, associations et festivals. Laetitia Lowie est consultante en massage bébé, réflexologue plantaire périnatale (formée par Aliénor Rocher), masseuse des pieds au bol Kansu (formée par Lorenza Bianchini).

Précisions d’usage 
Ce portrait est un portrait onirique basé sur un rêve, et donc, ce n’est qu’un portrait onirique et imaginé. Par conséquent, l’histoire qu’il raconte n’est pas une histoire vraie. Erreurs de syntaxe, d'orthographe ou coquilles... faites-nous part de vos remarques à mapuetos@mapuetos.com

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